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Déclaration de l'ombudsman à l'occasion de la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes

06 décembre 2019

Le 6 décembre 2019, nous nous souvenons de :

Geneviève Bergeron
Maryse Laganière
Hélène Colgan
Maryse Leclair
Nathalie Croteau
Anne-Marie Lemay
Barbara Daigneault
Sonia Pelletier
Anne-Marie Edward
Michèle Richard
Maud Haviernick
Annie St-Arneault
Barbara Klucznik-Widajewicz
Annie Turcotte

Ces 14 jeunes femmes ont été assassinées il y a 30 ans à l'École Polytechnique de Montréal, victimes d'un acte insensé de violence ciblée. Aujourd'hui, nous honorons leur mémoire et renouvelons nos efforts pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe au Canada.

La violence fondée sur le sexe est profondément ancrée dans l'inégalité entre les sexes et est fortement influencée par le sexisme, le racisme, les préjugés de classe, la discrimination fondée sur la capacité physique, l'homophobie, la transphobie, le colonialisme et les autres formes d'oppression. Elle est en outre exacerbée par les déséquilibres de pouvoir sociaux et économiques, ainsi que par les normes et les rôles sociétaux désuets fondés sur le sexe.

Au Canada, les femmes constituent la grande majorité des victimes de violence sexuelle. Elles représentent 9 victimes d'agression sexuelle sur 10 et près de 8 victimes d'homicide par un partenaire intime sur 10. Les recherches indiquent que les lesbiennes, les gais et les bisexuels sont deux fois plus susceptibles que les autres d'être victimes d'un crime violent, et que les personnes non binaires, transgenres, bispirituelles et autres personnes de diverses identités de genre sont victimes d'une grande violence au Canada. Cette violence a des effets immédiats et durables sur la santé et le bien-être des femmes et des enfants, et ses répercussions se font sentir dans l'ensemble de la collectivité et dans tout le pays.

La violence fondée sur le sexe est un obstacle important à la réalisation de tous les objectifs de développement durable des Nations Unies. L'objectif 5 de développement durable reconnaît que l'égalité des sexes est le fondement d'un « monde pacifique, prospère et durable », et que cela inclut un monde sans violence fondée sur le sexe. L'objectif 5 appelle clairement à l'élimination « de la vie publique et de la vie privée [de] toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles ».

Aujourd'hui, nous faisons face à une crise évidente du fait des nombreuses femmes et filles autochtones qui sont portées disparues et assassinées. La prévention doit être une priorité au Canada, car le niveau de violence dont sont victimes les femmes et les filles est toujours aussi élevé. Nous devons engager des discussions sur l'égalité des sexes, les relations saines et les limites appropriées. Il est essentiel de financer les efforts de prévention, en particulier au sein des populations à risque et vulnérables. La sensibilisation aux causes et aux conséquences de la violence fondée sur le sexe est essentielle, tout comme la lutte contre l'inégalité entre les sexes, laquelle passe par la reconnaissance du fait que les droits des femmes sont des droits de la personne.

Les femmes et les filles ne doivent pas être considérées uniquement comme des victimes, mais comme des agents du changement et des partenaires égaux dans la lutte contre la discrimination et la violence. Nous pouvons tous jouer un rôle dans l'autonomisation des femmes, la promotion de l'égalité et la lutte contre les stéréotypes et les préjugés concernant la violence faite aux femmes. Chaque femme et chaque fille a le droit de vivre sa vie en toute sécurité et à l'abri de la violence. Nous pouvons tous prendre des mesures pour protéger les femmes et promouvoir une culture qui n'accepte pas la violence.

 

Heidi Illingworth

Ombudsman fédérale des victimes d’actes criminels