Déclaration de l'OFOVC à l'occasion du premier anniversaire de la reconquête du pouvoir et du lieu: le rapport final de l'enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées
3 juin 2020 - Bien que les survivants, les familles, les défenseurs et les partisans des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées (FFADA) soient découragés par l'annonce du gouvernement fédéral de retarder le Plan d'action national, qui est l'une des principales recommandations de l'enquête, ils ne sont pas surpris. Lors de récentes discussions avec le Cercle consultatif autochtone (CCA) de l'OFOVC, nous avons entendu des membres des Premières nations, des Inuits et des Métis qu'un plan de mise en œuvre post-pandémique est plus important que jamais; et que les familles du FFADA et les organisations de base doivent faire partie intégrante de l'élaboration d'un plan d'action national.
En tant qu'ombudsman, j'appuie les 231 recommandations du rapport final de l'enquête nationale et je crois qu'il est essentiel que le Canada donne suite aux appels à la justice. Les réalités des FFADA représentent une pandémie de violence, qui requiert notre attention immédiate. Le travail de l'Enquête nationale est terminé et nous devons honorer ce travail. Les familles et les défenseurs qui ont témoigné étaient très clairs; ils estiment qu'il est temps d'aller de l'avant et qu'aucune consultation supplémentaire n'est nécessaire.
Au cours de cette pandémie de COVID-19, les femmes et les filles autochtones (hommes et garçons aussi) continuent d'être victimisées à la maison, dans la rue et sur les réseaux sociaux. C’est peut être mieux protégé, mais les abus insidieux se poursuivent et augmentent en raison des protocoles d'isolement nécessaires. Les besoins accrus résultant de la crise du COVID-19 ont en outre mis en évidence une myriade de lacunes dans les services sociaux qui affectent les peuples autochtones et les autres qui sont marginalisés. Il faut un revenu vital de base, plus d'abris avec du personnel suffisant, plus de logements pour les familles multigénérationnelles, de la sécurité alimentaire, de meilleures ressources de santé, une meilleure formation du personnel d'urgence sur la culture autochtone, l'accès aux ressources de santé mentale, etc.
L'année dernière, le 3 juin, les commissaires d'enquête ont conclu que les taux brutalement élevés de violence contre les femmes et les filles autochtones constituent une forme de «génocide canadien» - et étaient enracinés dans des violations réfléchies et continues des droits humains et autochtones. Dubravka Šimonović, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour la violence contre les femmes, a constaté lors de sa visite au Canada en 2019 que «les femmes autochtones des communautés des Premières Nations, des Métis et des Inuits sont confrontées à la violence, à la marginalisation, à l'exclusion et à la pauvreté en raison de formes de discrimination institutionnelles, systémiques et multiples qui ne sont pas traités de manière adéquate par l'État.
Le CCA de l'OFOVC reconnaît que la réponse inadéquate du Canada ne doit pas être imputée à un seul ministre - tous les ministres et les députés doivent faire partie du processus et devraient également être tenus responsables devant les communautés autochtones. Ces appels à la justice sont des impératifs juridiques. Je suis entièrement d’accord. La décision de retarder est liée à la pandémie, et donc l'intégration d'un plan d'action dans la phase de mise en œuvre post-pandémique garantit qu'elle est immédiate et centrale, et non pas en marge comme elle est depuis un an maintenant. De plus, afin d'élaborer un plan de mise en œuvre post-pandémique qui aborde les diverses communautés et problèmes, les familles et les organisations de base doivent être en première ligne. Comme nous l’a rappelé un membre du CCA, «rien de nous sans nous».
Heidi Illingworth
Ombudsman fédérale des victimes d’actes criminels