Violence : une réalité vécue par les femmes et les filles
Une déclaration de l’ombudsman à l’occasion de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes
Aujourd’hui, nous nous souvenons :
Geneviève Bergeron
Maryse Laganière
Hélène Colgan
Maryse Leclair
Nathalie Croteau
Anne-Marie Lemay
Barbara Daigneault
Sonia Pelletier
Anne-Marie Edward
Michèle Richard
Maud Haviernick
Annie St-Arneault
Barbara Klucznik-Widajewicz
Annie Turcotte
Il y a trente et un ans, ces quatorze femmes ont été ciblées et tuées à l’École Polytechnique en raison de leur sexe. Il a fallu ce terrible événement pour attirer l’attention sur le fait que la violence des hommes envers les femmes et les filles est une réalité quotidienne vécue par un trop grand nombre d’entre elles.
Bien que n’importe qui au Canada puisse être victime de violence, les femmes et les filles, les femmes et les filles autochtones, les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles et bispirituelles, les femmes handicapées ainsi que les femmes vivant en milieu rural et dans les régions éloignées courent un risque accru d’être victimes de violence de la part d’un homme. De plus, selon les données déclarées par la police en 2018, les femmes représentaient près de 8 victimes de violence entre partenaires intimes sur 10.
Des recherches ont démontré que la violence envers les femmes est souvent particulière en ce qui a trait au type de violence, au lien de l’auteur présumé avec la victime et à l’endroit où la violence se produit. Selon des rapports, pendant la pandémie de COVID-19, cet ensemble de facteurs a mené à une hausse inquiétante de la violence fondée sur le sexe, puisqu’elle est plus susceptible d’être cachée.
À la date de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (25 novembre) et du début des 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le sexe, j’ai publié les résultats de mon examen de l’« efficacité » de la Charte canadienne des droits des victimes (CCDV) cinq ans après son entrée en vigueur.
Après avoir examiné les plaintes de victimes déposées à mon Bureau et avoir rencontré des victimes, des universitaires, des organismes de soutien aux victimes et d’autres intervenants, je demande au gouvernement du Canada de renforcer la CCDV en mettant les victimes au centre du système de justice pénale, ce qui aidera les victimes de violence en :
- leur offrant la possibilité d’exercer des recours judiciaires et administratifs si elles estiment que leurs droits ont été négligés;
- exigeant la communication automatique de renseignements par les professionnels de la justice pénale;
- leur garantissant des services de soutien et d’assistance;
- recueillant des données cohérentes à l’échelle nationale et conformes aux droits énumérés dans la Loi;
- les aidant à percevoir la restitution ordonnée par le tribunal pour les pertes qu’elles ont subies.
Lorsque la CCDV a été adoptée, il était prévu qu’un comité parlementaire l’examine dans cinq ans. Le temps est écoulé, et je vous demande de communiquer avec votre député ou sénateur pour faire en sorte que cet examen soit fait.
Heidi Illingworth
Ombudsman fédérale des victimes d’actes criminels