Intervention directe auprès des victimes
Le processus de gestion des cas
Le Bureau de l'ombudsman fédéral des victimes d'actes criminels reçoit les demandes de renseignements et les plaintes des victimes. Le personnel travaille en étroite collaboration avec les victimes, au cas par cas, afin de trouver des solutions réalistes et efficaces. Le BOFVAC suit un processus établi pour chaque plainte qu'il reçoit, comme le montre le diagramme 1.

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Dialoguer avec les victimes
Le BOFVAC a ouvert 529 dossiers au cours de l'exercice 2013-2014. Bien que le nombre de dossiers soit légèrement moins élevé que l'année précédente, le Bureau a collaboré activement avec les intervenants, y compris les victimes, les organismes de services aux victimes et les défenseurs des droits des victimes. Par exemple, le forum Faire avancer le débat a facilité la mise en commun d'information et le dialogue à propos des préoccupations des victimes, et a été un catalyseur de changement positif. Entretemps, le récent lancement du Cadre national pour la participation et le dialogue a joué un rôle important pour mieux faire entendre la voix des victimes d'actes criminels. On trouvera des précisions sur ces stratégies de sensibilisation et de mobilisation dans la section « Établissement de partenariats et sensibilisation accrue » du présent rapport.
Le diagramme 2 illustre la répartition des motifs pour lesquels les gens ont communiqué avec le BOFVAC. Les motifs les plus courants étaient les suivants : demander des renseignements sur les services aux victimes et déposer une plainte. Près des deux tiers des personnes ayant communiqué avec le Bureau en 2013-2014 ont mentionné le site Web du BOFVAC comme source de renvoi. Le diagramme 3 montre que la vaste majorité des dossiers ont été ouverts pour des victimes et des membres de leur famille.
« Merci d'avoir répondu à mon courriel et de m'avoir si bien expliqué les différents services. »
- Un client du BOFVAC

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Comme par les années passées, la majorité des dossiers concernaient des victimes et des membres de leur famille. On a ouvert 19 dossiers pour des citoyens intéressés; les autres catégories regroupent chacune 10 dossiers ou moins.
Le BOFVAC est venu en aide à des Canadiens de toutes les régions du pays. La répartition des dossiers par province et par territoire est demeurée à peu près constante depuis l'ouverture du Bureau en 2007. Le diagramme 4 montre que l'Ontario compte 174 dossiers, soit plus du double du nombre de toute autre province.
L'Alberta et le Québec en comptent chacun 84, et la Colombie-Britannique, 62. Les autres provinces et territoires comptent chacun 20 dossiers ou moins. Le Bureau a ouvert plus de dossiers pour l'Alberta et le Nouveau-Brunswick (une augmentation combinée de 22 dossiers) qu'au cours de l'exercice précédent et moins de dossiers pour la Colombie-Britannique, le Manitoba et l'Ontario (une baisse combinée de 60 dossiers). Environ 12 p. 100 des contacts ont été établis en français.

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Apprendre des victimes
En plus de nous donner l'occasion de leur offrir de l'aide, nos contacts directs avec les Canadiens nous procurent un éclairage précieux sur les enjeux et les difficultés auxquels les victimes font face. Ces échanges aident le Bureau à établir ses plans et ses priorités. Le diagramme 5 montre les cinq principales questions abordées par les personnes ayant communiqué avec le BOFVAC.
« Vous êtes les seuls qui m'ont réellement aidé, et je vous en suis très reconnaissant. »
- Un client du BOFVAC

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Définition des questions
Autres ordres de gouvernement : Les interlocuteurs ont exprimé leurs préoccupations relatives à des sujets qui relèvent de la compétence provinciale, territoriale ou municipale.
Rôle et mandat du BOFVAC : La plupart de ces dossiers concernaient des Canadiens
cherchant à obtenir plus de renseignements sur le rôle du Bureau et sur la façon dont il peut venir en aide aux victimes.
Droits des victimes : Les interlocuteurs ont posé des questions, ou ont exprimé leur insatisfaction, à propos des droits que le
Canada accorde aux victimes d’actes criminels.
Demande de renseignements ou plainte au sujet d’un programme d’aide aux victimes : Les interlocuteurs ont exprimé leurs préoccupations quant au manque perçu de compassion, de respect et de dignité à l’égard des victimes;
aux communications déficientes entre les fournisseurs de services; à l’insuffisance du dédommagement; aux dispositions législatives concernant la « non-responsabilité criminelle »; aux lacunes des services; et aux obstacles à la participation au système de justice.
Préoccupations relatives à la sécurité : Les interlocuteurs cherchaient à obtenir de l’information sur les mesures à prendre afi de se protéger, ou ont exprimé des inquiétudes quant à la proximité d’un délinquant de leur lieu de résidence ou de travail.
Exemples de cas : faits saillants
Afin d'illustrer certaines des difficultés auxquelles les victimes font face et les résultats positifs obtenus pour les personnes ayant communiqué avec le BOFVAC, nous avons choisi les quatre cas suivants qui ont été traités au cours de l'exercice écoulé. Les noms et les détails indiqués dans les cas ont été modifiés pour protéger l'identité des victimes.
Utilisation du nom des victimes lors des audiences de la commission des libérations conditionnelles
Monsieur et madame M. ont communiqué avec le BOFVAC pour faire part de leurs préoccupations concernant un membre de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) qui avait par deux fois appelé monsieur M. par son nom au cours d'une audience. Monsieur et madame M. étaient les seuls observateurs à l'audience et n'avaient pas été avisés au préalable qu'on pourrait les appeler par leur nom. Selon monsieur M., il s'agissait d'une atteinte à sa vie privée lorsque le membre de la CLCC l'avait appelé par son nom devant le délinquant au cours de l'audience.
Afin de porter plainte, monsieur M. a communiqué avec plusieurs représentants de la CLCC, notamment un agent régional des communications et le gestionnaire régional, Relations avec la collectivité et formation. On lui a répondu que la CLCC avait eu tort de ne pas l'informer qu'il pourrait être appelé par son nom au cours de l'audience. Monsieur M. a alors fait parvenir une lettre au sujet de l'incident au directeur général régional compétent.
Le BOFVAC a examiné la plainte de monsieur M. et a appris que la CLCC s'abstient d'utiliser le nom de la victime si on lui en fait
expressément la demande. Monsieur M. a fait valoir que les victimes se préparant à assister à une audience de libération conditionnelle
devraient avoir accès à ce type de renseignement.
« Même si on n'a pas donné suite à toutes nos préoccupations, c'est réconfortant de savoir que nous avons contribué à améliorer certaines choses. Nous avons beaucoup apprécié votre aide et votre engagement continu à cet égard. »
- Un client du BOFVAC
À la suite d'une rencontre avec le BOFVAC en janvier 2014, la CLCC s'est engagée à étudier comment communiquer ce type de renseignement aux victimes prévoyant assister à une audience de libération conditionnelle.
En mars 2014, la CLCC a avisé le BOFVAC que toutes ses fiches d'information avaient été révisées pour les simplifier et utiliser un langage plus clair. La fiche intitulée « Victimes : fournir des renseignements » a aussi été modifiée pour ce qui est de l'information non communiquée au délinquant. La CLCC a indiqué au BOFVAC qu'il pourrait y avoir de futurs changements de l'information publique pour les victimes leur apportant les lignes directrices de ce à quoi s'attendre lorsqu'elles assistent à une audience. Le BOFVAC continue de suivre la question.
Notification opportune des libérations d'office
Une victime inscrite a communiqué avec le BOFVAC pour exprimer ses préoccupations relatives au court préavis qu'elle avait reçu du Service correctionnel du Canada (SCC) à propos de la libération d'office d'un délinquant. Habituellement, un agent des services aux victimes du SCC communique avec la victime cinq jours avant la libération ou dès que la décision est prise (si la libération doit avoir lieu dans moins de cinq jours). Dans ce cas, l'agent n'avait avisé la victime que deux jours avant la libération, ce qui lui laissait très peu de temps pour prendre les mesures de sécurité qui s'imposaient.
L'examen du BOFVAC a établi que la notification tardive était due à une erreur de communication entre l'établissement correctionnel et l'Unité des services aux victimes. D'après le SCC, il ne s'agissait pas d'un problème de communication plus général. Le BOFVAC a informé la victime du résultat de l'examen.
Facilitation de l'accès à l'information concernant l'expulsion des délinquants
Une victime inscrite a communiqué avec le BOFVAC pour faire part de ses préoccupations quant au manque d'information offerte aux victimes d'actes criminels dans le cas d'un délinquant visé par une mesure d'expulsion. En particulier, la victime avait appris que le délinquant lui ayant causé préjudice pourrait avoir le droit de faire une demande de retour au Canada. Étant donné qu'une ordonnance de dédommagement était toujours en vigueur, la victime avait posé des questions à propos du processus de demande de retour. Malheureusement, elle n'avait pas pu obtenir de renseignements sur le site Web de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ou celui de Citoyenneté et Immigration Canada (CIC).
Le BOFVAC a facilité le dialogue entre l'ASFC, CIC et la victime afin que celle-ci obtienne des réponses à ses questions et des éclaircissements sur les pratiques en matière de retour au Canada. La victime a exprimé sa gratitude pour l'assistance fournie.
Les échanges du BOFVAC avec l'ASFC et CIC ont permis de sensibiliser davantage ces organisations aux besoins et aux préoccupations des victimes d'actes criminels de compétence fédérale.
Accès à l'information pour les victimes canadiennes d'actes criminels commis à l'étranger
Monsieur K. et sa mère ont communiqué avec le BOFVAC pour savoir quels renseignements les membres de la famille d'une victime pouvaient obtenir dans le cas d'un acte criminel commis à l'étranger. Ils avaient été incapables d'accéder à des renseignements cohérents concernant l'enquête ainsi que le rôle et les responsabilités des directeurs d'établissement et des agents de gestion des cas.
Au début, les directeurs d'établissement de la région où le crime avait été commis et les agents de gestion des cas du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD) tenaient monsieur K. au courant des progrès de l'enquête sur le meurtre de son frère. Des fonctionnaires du MAECD l'avaient ensuite avisé que les directeurs d'établissement ne lui fourniraient plus de compte rendu et que le cas avait été confié à un nouvel agent de gestion des cas, le cinquième depuis le meurtre.
Le BOFVAC a rencontré des fonctionnaires du MAECD afin d'en apprendre davantage sur les politiques, les pratiques et les processus en place pour aider les victimes et les membres de leur famille lorsqu'un crime est commis à l'étranger. La rencontre a permis d'accroître, au sein du MAECD, la sensibilisation aux besoins des victimes, tels que celui d'être entendu, de participer aux processus les concernant et d'avoir accès aux services de soutien prévus à leur intention au Canada.
À la suite de la rencontre avec les fonctionnaires du MAECD, monsieur K. et sa mère ont indiqué au BOFVAC qu'ils avaient reçu un courriel du MAECD les informant que, à leur demande, un nouvel agent avait été chargé de leur cas. Plus tard, monsieur K. et sa mère ont aussi obtenu des renseignements supplémentaires sur le rôle des directeurs d'établissement et ont eu accès à des services de soutien au sein de leur collectivité. Ce dossier démontre que le BOFVAC peut répondre aux préoccupations des victimes en établissant des voies de collaboration et accroître ainsi la sensibilisation aux besoins des victimes d'actes criminels au sein des autres organismes gouvernementaux.