Intervention directe auprès des victimes
Processus de gestion des cas du BOFVAC
Le BOFVAC aide les victimes de deux façons :
- Individuellement, en aidant directement des victimes tous les jours, en répondant à leurs questions et en traitant leurs plaintes. Les victimes peuvent communiquer avec le Bureau en s’adressant à son service téléphonique sans frais d’aide aux victimes pour parler à un agent d’examen des plaintes bilingue, ou encore par ATS, par courriel, par télécopieur ou par la poste.
- Collectivement, en étudiant des dossiers importants et en faisant des recommandations au gouvernement fédéral sur les modifications à apporter à ses lois et à ses politiques, afin de mieux soutenir les victimes d’actes criminels. Au bout du compte, les modifications globales apportées à l’échelle nationale aident toutes les victimes d’actes criminels au Canada.
Le BOFVAC traite les demandes de renseignements et les plaintes des victimes au cas par cas. Si la préoccupation d’une victime ne relève pas du mandat du Bureau, l’agent d’examen des plaintes oriente la victime vers l’organisme qui sera le mieux en mesure de l’aider.
Dans tous les autres cas, le personnel du BOFVAC travaille en étroite collaboration avec la victime pour tenter de trouver des solutions réalistes et efficaces. Le BOFVAC suit un processus établi pour chaque plainte qu’il reçoit, comme le montre le diagramme 1.
« Encore une fois merci d’effectuer un suivi aussi rapide. (...) Je suis aussi content de savoir que le BOFVAC examine les plaintes et les demandes de renseignements, et qu’il en fait le suivi, afin de cerner les tendances et les enjeux ayant des répercussions négatives sur les victimes.» — Un client du BOFVAC

* Au besoin, lorsqu’une mesure particulière a été exigée ou qu’une recommandation a été formulée,
le BOFVAC surveillera le cas et en assurera le suivi.
Une description texte de ce graphique est disponible sur une page séparée
Dialogue avec les victimes
Lorsque le BOFVAC reçoit une demande de renseignements ou une plainte, il ouvre un dossier. Le BOFVAC a ouvert 546 dossiers au cours de l’exercice 2014-2015 (voir le diagramme 2), soit une augmentation de 3 p. 100 par rapport à l’exercice précédent, juste en dessous de la moyenne annuelle de 550 dossiers.
Un dossier exige souvent plusieurs contacts. Un enregistrement d’activité est créé chaque fois qu’une communication est établie au sujet d’un cas, y compris les appels téléphoniques, les lettres et d’autres mesures prises relativement à un dossier précis. Au cours de l’exercice 2014-2015, 3 049 communications ont été établies avec les gens d’après les enregistrements d’activité consignés dans le système de gestion électronique des cas du BOFVAC.
« Mille mercis de m’avoir bien soutenu et conseillé au cours des dernières années. J’ai fait la connaissance de personnes remarquables tout au long du processus et je peux vous assurer que vous êtes l’une d’entre elles. » — Un client du BOFVAC

Une description texte de ce graphique est disponible sur une page séparée
Conformément aux années précédentes, près des deux tiers des individus qui ont communiqué avec le BOFVAC au cours de l’exercice 2014-2015 étaient des victimes directes d’actes criminels et des membres de leur famille (voir le diagramme 3).
Le BOFVAC tient aussi compte de la région d’où proviennent les personnes ayant communiqué avec lui. Le Bureau est venu en aide à des Canadiens de tout le pays en 2014-2015. Le diagramme 4 indique que la plupart des personnes ayant communiqué avec le Bureau provenaient de l’Ontario (42 p. 100), et que plusieurs étaient de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Québec (16 p. 100, 15 p. 100 et 14 p. 100, respectivement). Les autres provinces et territoires comptaient chacun moins de 3 p. 100 des personnes ayant communiqué avec le Bureau.
« Je vous écris cette note tout simplement pour vous remercier d’avoir pris le temps de répondre à ma demande en m’envoyant des renseignements utiles. » — Un client du BOFVAC

*La catégorie « Autre » représente les contacts que le BOFVAC n’a pas été en mesure d’identifier et les personnes souhaitant garder l’anonymat.
Une description texte de ce graphique est disponible sur une page séparée

Note : Le nombre total des dossiers ouverts est 546.
Une description texte de ce graphique est disponible sur une page séparée
Leçons apprises des victimes
En plus de nous donner l’occasion de leur offrir de l’aide, nos contacts directs avec les Canadiens nous procurent un éclairage précieux sur les enjeux et les difficultés auxquels les victimes font face. Ces échanges aident le Bureau à établir ses plans et ses priorités. Le diagramme 5 montre les cinq principales questions abordées par les personnes ayant communiqué avec le BOFVAC.
Définition des sujets
Autres ordres de gouvernement : Les personnes ont exprimé leurs préoccupations relatives à des questions qui relèvent de la compétence provinciale, territoriale ou municipale.
Rôle et mandat : De nombreuses demandes de renseignements provenaient de Canadiens souhaitant en savoir plus sur les activités du BOFVAC et sur la façon dont il peut venir en aide aux victimes.
Droits des victimes : Les personnes ont posé des questions, ou ont exprimé leur mécontentement, à propos des droits juridiques que le Canada accorde aux victimes d’actes criminels.
Demande de renseignements ou plainte au sujet d’un programme d’aide aux victimes : Les personnes ont exprimé leurs préoccupations quant à un cas précis de manque perçu de compassion ou de respect à l’égard des victimes; de manque de communication entre les fournisseurs de services; d’insuffisance du dédommagement; de dispositions législatives concernant la non-responsabilité criminelle; de pénurie de services; ou d’obstacles à la participation au système de justice.
Préoccupations des victimes : Les personnes ont exprimé leur mécontentement à propos du niveau de communication avec les victimes en général, et en particulier entre les intervenants et les victimes. Elles ont également exprimé leur mécontentement quant au manque de services pour les victimes et ont souligné la nécessité de donner aux victimes davantage d’occasions de participer au système de justice pénale. Enfin, elles ont exprimé leurs préoccupations concernant la protection de la vie privée et le respect de la dignité des victimes.

*Remarque : Un même dossier peut être associé à plusieurs questions.
Une description texte de ce graphique est disponible sur une page séparée
Victimes canadiennes d’actes criminels à l’étranger
Le BOFVAC reçoit non seulement les plaintes des Canadiens ayant été victimes d’actes criminels au Canada, mais aussi de ceux qui ont été victimes à l’étranger. Le nombre de plaintes présentées au BOFVAC par des victimes canadiennes d’actes criminels à l’étranger s’est élevé à 29 au cours de l’exercice 2014-2015, comparativement à 22 l’année précédente. En parlant avec ces victimes, le BOFVAC a appris que, dans bien des cas, elles avaient de la difficulté à obtenir des services dans leur province d’origine. En effet, elles ignoraient souvent l’existence des services à leur disposition ou ne répondaient pas aux critères nécessaires. Une partie du travail du BOFVAC auprès de ces victimes consistait à les informer sur les programmes et services fédéraux et provinciaux à leur disposition, une fois rentrés au Canada.
Exemples de cas : faits saillants
Les préoccupations portées à l’attention du BOFVAC sont diverses et complexes. Les cas suivants illustrent certaines des difficultés auxquelles les victimes font face lorsqu’elles ont affaire aux organismes fédéraux du système de justice pénale, ainsi que les mesures prises par le BOFVAC pour répondre à leurs plaintes.
Accès des victimes à une aide financière pour assister aux audiences de libération conditionnelle
Le gouvernement du Canada met une aide financière à la disposition des victimes admissibles qui désirent assister aux audiences de libération conditionnelle. Les victimes doivent faire une demande pour obtenir cette aide, qui peut servir à couvrir diverses dépenses, dont les frais de déplacement et d’hébergement.
En mai 2014, une victime, monsieur B., a été informée par la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) que le délinquant lui ayant causé du tort avait fait une demande de libération conditionnelle et que son audience de libération conditionnelle aurait lieu en août 2014. Étant donné que monsieur B. souhaitait assister à l’audience, il a présenté une demande pour obtenir une aide financière. Il n’a reçu aucun accusé de réception de sa demande ni de paiement provisoire.
Monsieur B. a acheté un billet d’avion pour assister à l’audience, mais a été informé une semaine avant la date prévue de l’audience que le délinquant l’avait annulée. Lorsque monsieur B. a communiqué avec le ministère de la Justice pour connaître l’état de sa demande de financement, il n’a pas réussi à parler à qui que ce soit. Monsieur B. a ensuite communiqué avec un agent de communication régional, qui était sa personne-ressource, pour savoir si celui-ci pouvait se renseigner auprès du ministère de la Justice sur l’état de sa demande. Malheureusement, l’agent n’a pas non plus été en mesure de joindre quelqu’un au ministère de la Justice.
Monsieur B. a déposé une plainte auprès du BOFVAC en octobre 2014. Le BOFVAC a communiqué avec le ministère de la Justice et a appris que celui-ci n’avait pas donné suite à la demande de monsieur B. Le Ministère a ensuite immédiatement émis et envoyé un chèque par messager à monsieur B. pour couvrir les frais encourus, accompagné d’une lettre d’excuses du directeur.
À la suite de l’examen effectué par le BOFVAC, le directeur a encouragé les analystes de programme qui gèrent l’aide financière d’accuser réception des demandes de financement par courriel, par lettre ou verbalement (en ajoutant une note au dossier). Le directeur a également convenu d’examiner chaque dossier soumis pour approbation de paiement, afin de s’assurer que la demande initiale avait fait l’objet d’un accusé de réception et avait été traitée.
Occasion manquée de présenter une déclaration de la victime lors de l’examen d’une demande de libération conditionnelle
Monsieur X. a communiqué avec le BOFVAC en décembre 2014 parce que son fils et lui avaient été avisés par la CLCC qu’une décision avait été prise d’accorder une libération conditionnelle totale au délinquant leur ayant causé du tort.
La famille avait d’abord été avisée au début de décembre 2014 que le délinquant avait demandé à la CLCC d’envisager la possibilité de lui accorder une libération conditionnelle totale, et que la Commission devait étudier la demande par voie d’examen de dossier en janvier 2015. On avait indiqué à la famille que toute nouvelle déclaration de la victime devait être reçue au plus tard le 2 janvier 2015 afin qu’il y ait suffisamment de temps pour traiter la déclaration et l’inclure comme élément dans l’examen.
À la mi-décembre, la CLCC a été informée par le Service correctionnel du Canada (SCC) que la date d’examen devait être avancée en raison de circonstances exceptionnelles concernant la santé du délinquant. Les agents de la CLCC ont décidé de ne pas informer les victimes du changement parce qu’il aurait été déraisonnable de s’attendre à ce qu’ils rédigent et présentent leur déclaration si rapidement (dans ce cas, il aurait fallu présenter une nouvelle déclaration des victimes le même jour). De plus, l’agent de communication régional (ACR) a reçu l’avis de la décision d’accorder au délinquant une liberté conditionnelle totale le 24 décembre. Les employés de la CLCC utilisent leur pouvoir discrétionnaire quand il s’agit de fournir une notification pendant la période des Fêtes ou d’autres événements, puisque de telles nouvelles peuvent être particulièrement bouleversantes pour la victime.
Ainsi, à la fin de décembre 2014, monsieur X. a reçu un appel téléphonique d’un ACR de la CLCC, qui l’a informé que, en raison de circonstances exceptionnelles, l’examen de dossier avait été accéléré et complété, et que la décision d’accorder au délinquant une liberté conditionnelle totale avait été prise.
Monsieur X. a exprimé sa frustration et celle de sa famille quant au changement de la date de l’examen en vue d’une libération conditionnelle, étant donné qu’ils avaient déjà commencé à écrire leur déclaration et qu’ils n’ont pas eu l’occasion de la présenter.
Le BOFVAC a examiné la plainte afin de déterminer pourquoi les victimes n’avaient pas été informées au sujet du changement de date et de cerner les enjeux de conformité, le cas échéant. Le BOFVAC a appris que le protocole de la CLCC consiste à aviser les victimes par lettre lorsqu’un délinquant fait une demande de libération conditionnelle. Une fois qu’une date d’audience est fixée, un ACR informe les victimes de cette date, généralement de 21 à 28 jours d’avance. L’ACR informe immédiatement les victimes de tout changement de date. Dans le cas présent, la période des Fêtes qui était en cours et le bref délai pour soumettre une déclaration de la victime ont mené à la décision de ne pas informer les victimes du changement de date.
Le bureau régional de la CLCC a communiqué avec la famille pour s’excuser et expliquer la situation. Le BOFVAC a pris note de l’occasion manquée des victimes de présenter leur déclaration et cherche des façons de régler cette question.
Facilitation de la communication entre les victimes et le personnel du service correctionnel
Une victime inscrite, monsieur Y., a communiqué avec le BOFVAC en mars 2014 pour exprimer ses préoccupations au sujet de la sûreté et de la sécurité de sa famille en raison du transfert d’un délinquant d’un établissement de sécurité maximale à un établissement de sécurité moyenne. La victime a d’ailleurs exprimé sa déception à l’égard du manque de possibilité de participer au processus de prise de décision concernant le transfert institutionnel du délinquant lui ayant causé du tort. Afin d’aider la victime, le BOFVAC lui a fourni des renseignements concernant les transferts, ainsi qu’une mise à jour sur les travaux réalisés par le BOFVAC relativement à la question des transferts. Par ailleurs, le BOFVAC lui a présenté un certain nombre de pistes de solutions pour remédier à la situation, comme écrire au directeur de l’établissement, au commissaire du Service correctionnel du Canada et au ministre de la Sécurité publique, et organiser une réunion avec le directeur de l’établissement.
Comme le lui avait suggéré le BOFVAC, la victime a décidé de rencontrer le directeur de l’établissement en avril 2014. Le BOFVAC a aidé à organiser la rencontre. Cette rencontre a permis à la victime et à sa famille d’obtenir des renseignements généraux sur la façon dont sont traités les délinquants pendant leur incarcération, ainsi que de mieux comprendre le processus de transfert. De plus, la victime a eu l’occasion d’exprimer au directeur de l’établissement certaines préoccupations relatives au transfert du délinquant.
Par la suite, la victime a informé le BOFVAC que sa famille et lui avaient eu l’impression que cette occasion leur avait permis de faire entendre leur voix et de donner une meilleure idée de ce que vivent les victimes à la personne chargée de prendre des décisions à propos des délinquants.
